Arnaud Le Gall

17avril 2024

Le gouvernement veut massacrer les services publics !

Le gouvernement veut massacrer les services publics !

Thomas Cazenave, ministre délégué aux comptes publics, est auditionné ce jour à l’Assemblée dans le cadre du programme de stabilité (Pstab), dont le seul objectif est d’atteindre moins de 3% de déficit d’ici 2027 afin de se conformer à la règle imposée par l’Union Européenne.

L’application de ce dogme absurde des 3%, que nous n’avons de cesse de dénoncer au parlement européen, se fera par un recul sans précédent de l’Etat et des services publics. Et cette politique d’austérité nous entraîne dans une spirale récessionniste.

Le principal levier du gouvernement pour respecter cet objectif idéologique passe par la diminution massive de la dépense publique : -16Md€ dans le PLF 2024, -10Md€ via le décret de février 2024 et 7.5Md€ d’annulation de crédits.

Le budget 2025 devrait diminuer de 20Md€, le gouvernement prévoit donc une baisse des dépenses de l’Etat de 53.5Md€ dont l’impact s’annonce catastrophique : baisse de la protection sociale, baisse de moyens de l’école publique, de la santé etc…

Le gouvernement est le premier responsable de ce « déficit » : en ayant supprimé environ 60Md€ de recettes publiques par an en baissant massivement les impôts des plus riches et des grandes entreprises sans aucune contrepartie en matière de création d’emploi notamment. Et en ayant distribué des Md€ durant la pandémie sans aucune contrepartie à des multinationales qui ont placé ces cadeaux dans la sphère financière sans réinvestir dans l’économie productive. Privatisation des gains, nationalisation des pertes, selon l’adage des néolibéraux.

Et c’est sans compter l’absence lutte sérieuse contre une évasion fiscale estimée à des dizaines de milliards chaque année.

Ce n’est donc pas l’augmentation des dépenses qui est à l’origine du déficit mais la baisse des recettes et l’absence de conditionnalité en matière de création d’emploi aux aides publiques aux entreprises, alors même que la création d’emplois pérennes et correctement rémunérés est un moyens d’augmenter les recettes de l’Etat. L’austérité n’en sera que plus violente.

Il ne faut pas céder à la panique sur la dette que met en scène le gouvernement. L’équilibre budgétaire ne doit jamais servir de prétexte aux renoncements écologiques, ni de justification à la destruction des services publics et des conquis sociaux.

Il est possible d’atteindre un rééquilibrage budgétaire sans sacrifier les services publics et les investissements pour le futur. Il suffit d’aller chercher l’argent là où il se trouve : taxation des superprofits, rétablissement d’un ISF renforcé, suppression du CICE créé par Hollande, lutte contre la fraude fiscale, rétablissement de la CVAE…

Pour aller plus loin, ci-après l’excellente la note de l’Institut La Boétie : https://institutlaboetie.fr/secu-tva-dette/