Arnaud Le Gall

08avril 2025

Dette publique : 308 milliards pour les riches, l’austérité pour les autres

Depuis 2017 Emmanuel Macron justifie ses politiques d’austérité et de guerre sociale, de casse des services publics, par l’ampleur de la dette publique. Mais, comme le rappelle le récent rapport d’Attac « La dette de l’injustice fiscale », cette dette est d’abord le fruit de choix fiscaux qui en faveur des plus riches et des grandes entreprises, au détriment de la grande majorité et des bien communs.

Première source de dette : la réforme de la fiscalité du capital.
Dès son arrivée, Macron s’en est pris à l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), remplacé par un IFI allégé. Ce cadeau aux plus riches a coûté 24,16 milliards d’euros entre 2018 et 2023.

Puis est venue la « flat tax » qui a bénéficié aux gros porteurs d’actions : 10,8 milliards d’euros envolés.

La baisse du taux d’impôt sur les sociétés, passé de 33,3 % à 25 %, a coûté 43,94 milliards d’euros.

S’y ajoute enfin la baisse des impôts dits « de production » (CVAE, CFE, taxe foncière). Entre 2021 et 2023, ces baisses ont représenté 33,45 milliards d’euros de manque à gagner.

❌ Tous les rapports sérieux, notamment celui de France Stratégie, montrent que ces baisses d’impôts pour les plus riches n’ont ni favorisé l’investissement créateurs d’emploi, ni soutenu les salaires. Elles ont simplement creusé la dette et gavé des fortunes privées.

Deuxième source de dette : l’asphyxie de la Sécurité sociale
Le gouvernement a transformé le désastreux CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) mis en place en 2013 en exonérations de cotisations patronales pérennes : une mesure aussi inefficace que ruineuse → 104,71 milliards d’euros de manque à gagner + 18 millards d’exonération sur les heures supplémentaires et la substitution de cotisations par la CSG.

❌ Le bilan du CICE est accablant : selon France Stratégie, le dispositif a coûté près de 20 milliards d’euros par an pour 100 000 à 160 000 emplois créés ou sauvegardés, soit un coût d’environ 200 000 euros par emploi. Et une large partie des allègements a simplement été utilisée pour augmenter les marges ou verser des dividendes.

📊 Résultat global : les seules mesures fiscales de Macron représentent plus de 308 milliards d’euros de perte nette pour les finances publiques entre 2018 et 2023, soit 35 % de l’augmentation de la dette. Sans elles, la dette serait de 99 % du PIB, contre 109,9 % aujourd’hui.

La dette n’est pas tombée du ciel, et la pandémie de COVID est loin d’être la seule explication. La dette est d’abord le fruit de « choix politiques, non évalués sérieusement, qui ont asséché les finances publiques au profit d’une minorité ».

Face à cette injustice fiscale et sociale, La France insoumise propose :
– Le rétablissement de l’ISF élargi aux actifs financiers et transformé en ISF climatique
– Un impôt sur le revenu vraiment progressif avec 14 tranches
– Une taxation des superprofits et des dividendes exceptionnels
– Une lutte massive contre la fraude et l’évasion fiscales

Retrouvez l’intégralité du rapport d’Attac ici