Arnaud Le Gall

12septembre 2023

Colloque de l’Institut La Boétie à l’occasion des 50 ans du coup d’État au Chili.

Il y a cinquante ans aujourd’hui, un coup d’État militaire renversait le président démocratiquement élu du Chili, Salvador Allende. Depuis 1970, avec son gouvernement d’Unité populaire, il menait, dans un contexte de plus en plus dur, une politique de réforme sociale, de redistribution de la propriété et de restauration de la souveraineté nationale. Retranché dans son palais de la Moneda, Allende résiste les armes à la main, avant de se donner la mort. Ses partisans sont arrêtés, exécutés. La dictature militaire issue du putsch durera jusqu’à l’extrême fin des années 1980. Elle fera des milliers de victimes. Se souvenir du 11 septembre 1973, ce n’est pas seulement commémorer un passé lointain. C’est tirer une leçon politique : les dominants ne renoncent jamais de bon gré à leur pouvoir, leurs propriétés et leurs avantages. Menacés dans leurs privilèges, beaucoup préfèreront le fascisme et la mainmise de l’étranger à la démocratie et au partage. « Plutôt Hitler que le Front populaire ». « Plutôt Pinochet que l’Unité populaire ». Et demain ?